Après ce fantastique trek au coeur de la chaine des Annapurna, je ne pouvais que lire un des grands classiques de la littérature « montagnarde », à savoir le récit de la première ascension de l’Annapurna 1 par une équipe de français hors du commun menée par Maurice Herzog en 1950.
Ce livre retrace l’expédition du point de vue de ce dernier, qui l’écrivit comme un journal. C’est donc à travers ses yeux que nous sommes accompagnés jusqu’au sommet du 10e plus haut sommet du monde ( 8,091 mètres), au prix d’une passion dévorante et d’un travail d’équipe époustouflant, qui permit à Herzog et son compagnon Louis Lachenal d’atteindre finalement le sommet.
J’ai beaucoup aimé redécouvrir Manang et le fameux Lac Tilicho, qu’ils avaient alors appelé le lac Glacé. Eux qui n’avaient qu’une bien pauvre carte des Himalayas (et fausse qui plus est) ont du traverser bien des épreuves pour parvenir au bout de l’aventure, changeant d’ailleurs leur projet initial.
Agréable à lire, captivant, émouvant, Herzog ne néglige aucun détail de cette aventure hors du commun mais somme toute tragique. Après le triomphe du sommet, s’ensuivit une descente des 8,091 mètres du monstre Annapurna cauchemardesque, durant laquelle Herzog et Lachenal ont tout deux du souffert de sévères gelures qui leur ont coûté leurs doigts et orteils.
J’ai lu que ce livre avait provoqué une levée de boucliers, de la part de sa fille, et des autres membres de l’expédition, en particulier Lachenal qui se sentait négligé dans le récit. Personnellement, j’ai trouve qu’Herzog a très bien honoré ses compagnons d’expédition, eux sans qui, et il n’a de cessé de le répéter, rien n’aurait été possible. Écrire de son point de vue sous-entend bien sûr de s’attacher davantage à ses propres émotions, ce qu’Herzog restitue d’ailleurs très bien, dans la joie comme dans la douleur, et toujours avec humilité.
Malgré les polémiques, je recommande vivement la lecture de ce livre qui rend hommage à une grande et terrible épopée, hommage à la montagne, ses mystères et sa dangereuse attraction, et enfin, hommage à une équipe de passionnés de montagne, des héros pour qui la conquête du sommet de l’Annapurna, tel un graal, avaient pour ambition non pas la gloire, trop éphémère, mais un sentiment de liberté unique au monde…
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