Angkor – Mes temples de coeur

J’ai d’ores et déjà perdu le compte des temples visités pendant ces 7 jours, mais il y a ceux que je n’oublierai jamais, ceux qui m’ont charmé, ému, impressionné, ceux au sein desquels je me sentais vraiment bien, ceux qui transpirent d’un symbolisme tellement fort que les croyances et religions n’ont plus de frontières les unes avec les autres.  Voici ci-dessous mon palmarès, mes 5 temples de coeur:

– Benteay Sray: littéralement, « la citadelle des femmes ». Minuscule temple en grès rose situé à 47 km au nord de Siem Reap, il est l’un des rares à ne pas être un temple royal. Le détail des sculptures en bas-relief et la délicatesse des décorations sont incroyables et figurent parmi les plus belles de tout l’art khmer. Le grès est travaillé telle une dentelle et les reliefs couvrent presque chaque centimètre carré de la surface de la pierre. Les couleurs des tours-sanctuaires rayonnent et changent au gré du soleil et du point de vue. De loin le plus énigmatique et mystérieux des temples. Les gravures sont d’une complexité infinie et je m’amusais à en regarder les plus minuscules détails de mes jumelles supersoniques. Le temps s’est suspendu, et je réalisa ensuite que plus de 2 heures s’étaient écoulées entre mon premier pas sur le site et mon départ.

– Le Bayon: situé sur le site d’Angkor Thom, il est le deuxième temple le plus fameux d’Angkor, et pour cause: ses trentaines de tours immenses, sculptées de 4 visages bienveillants regardant chacun un point cardinal, vous hypnotisent; les couleurs varient à chaque heure de la journée. Même après l’avoir intégralement visité, j’aimais m’y arrêter à nouveau, et découvrir de nouveaux profils, de nouveaux détails qui m’avaient échappé précédemment. Les bas reliefs du mur extérieur sont également superbes. Se perdre dans les dédales de galeries est un vrai plaisir (recommandé par le guide!) et je pense être encore loin d’avoir épuisé toutes les magnifiques ressources et surprises dont recèle ce chef d’oeuvre de pierre.

– Angkor Vat: littéralement, « la ville qui devint une pagode« . Contrairement aux précédents temples cités ci-dessus, ce n’est pas la magie qui a opéré dans mon cas, le bruit et le nombre incroyable de touristes ne permettant pas un recueillement digne de ce nom. Mon lever de soleil sur Angkor Vat ne restera pas un souvenir impérissable. Ne nous méprenons pas, je suis moi-même une touriste, mais j’espérais que nous pourrions tous profiter de ce moment incroyable d’un lever de soleil aux reflets ors sur les 5 tours du sanctuaire, projetant leur reflet presque irréel sur le petit bassin. Ce ne fut pas le cas. Angkor Vat est cependant un chef d’oeuvre architectural; ses frontons sculptés, les murs et colonnes de son sanctuaire sont travailles avec un degré de détail exceptionnel, et bien sûr ses bas-reliefs, illustrant grandes épopées hindoues et épisodes historiques de la vie du roi Suryavarman II, sur un total de 600 mètres, sont a couper le souffle. Arrivée a la fin de ma visite, après plus de deux heures à me frayer un passage au milieu de la foule, j’en redemandais.

– Preah Khan: dernière étape du « grand tour »avant de pénétrer dans Angkor Thom par la porte nord, ce temple est immense mais relativement peu fréquenté. Preah Khan était bien plus qu’un temple, c’était aussi une université bouddhique de plus de 1000 professeurs dans une ville considérable. Perdu au milieu d’une jungle, il est majestueux et surprenant. J’y suis retournée 3 fois, j’aimais traverser ce couloir d’arbres gigantesques, ce pont à naga magnifique, bordé de dieux et d’asura (une classe de démons ennemis des dieux), et me poser sur les remparts. Il est un trésor au coucher du soleil.

– Bakong: ce temple est situé dans le complexe de Roluos, à quelques 15km à l’est de Siem Reap. Premier temple-montagne important, Bakhong s’illustre par sa construction en laterite, plaqué de grès. Un monastère lui est accolé, des chants monastiques s’en élève tout au long de la journée, baignant tout le site d’une atmosphère très particulière. Un bonheur pour la méditation!