Un dimanche (pas) comme les autres…

L’expérience Jianshui ne serait bien sûr pas la même sans ses gens. En ce dimanche, locaux, souvent issus de minorités, les Yi en particulier, artisans, touristes, jeunes adultes et retraites se retrouvent dans les petits marchés, sous des petits pavillons ou sur la place de la porte nord Chaoyang à chanter, jouer, danser, ou tout simplement, regarder et profiter.
Des petits orchestres et chorales improvisés aux imposantes danses collectives, je m’immerge dans le bouillon local…

C’est par hasard que je découvre sous ce pavillon ce petit orchestre traditionnel: les hommes aux instruments, les femmes au choeur! Entre chaque chanson, tout le monde se félicite et s’échange accolades et petites pistaches locales qu’on ne tarde d’ailleurs pas à m’offrir. Les visages se reconcentrent tantôt, tout le monde se rassoit à son poste, les hommes lancent le tempo, jouant de leurs harpes traditionnelles et violons, les femmes poursuivent de leur voix hautes perchées; une musique folklorique qui prend une dimension presque magique sous ce pavillon aux couleurs vives…

Le public est en feu!

A quelques mètres, ce groupe de matronnes ajoutent une touche musicale à leurs parties de carte!

La place Chaoyang est bondée; je m’arrête regarder les joueurs de cartes et de mah-jong assis sur leur minuscule tabouret, très concentrés et jouant à même le sol, derrière moi, 2 chanteuses (et stars!) locales, hurlent dans des micros réglés bien trop fort d’une seule voix nasillarde; de chaque côté de la place, des danseurs évoluent au rythme d’une musique tonitruante derrière des meneurs de troupes vêtus aux couleurs locales; là-bas, des petits vieux, tels des « chansonniers », improvisent des dialogues chantant dans leur dialecte. Qu’on rit, s’ennuie, papote, danse, joue, dorme, fume, ou tout à la fois, chacun a sa place dans cet étonnant et chaleureux patchwork de caractères.… moyenne d’âge: 70 ans, mais quelle énergie! La Chine comme je l’aime!

Ces petites mamies me font craquer…

Le soir, la fête continue et c’est sous un ciel chargé d’étoiles que des groupes évoluent côte à côte sur 3 danses et 3 musiques différentes, un détonnant mais ravissant brouhaha dont je profite, tous les sens en éveil, assise sur le muret de la porte dominant la place et dégustant des biscuits locaux, sous les regards curieux et presque attendris de mes camarades chinois.