En plein coeur de la forêt tropicale, se partageant entre l’Argentine et le Brésil se dressent les majestueuses chutes d’Iguazu, une autre de ces merveilles du monde que je m’étais promise de faire durant ce voyage.
Et quelle aventure! Pendant 3 jours, nous partageant entre les 2 pays, nous nous sommes émerveillées devant le gigantisme des cascades (275 au total), les vues imprenables sur les Gorges du Diable (Garganta Del Diablo), les jeux de couleurs, sans oublier les innombrables arcs en ciel qui émergeaient de l’eau bouillonnante pour zébrer un panorama déjà fabuleux.
Car nous avons eu la chance de voir les chutes « puissance 10 »! Des pluies diluviennes nous ont précédé et 2-3 jours avant notre arrivée, nombre de parties du parc étaient interdites au public; et pour cause: le débit du fleuve est passé de 1,500 m3/seconde à 17,000 m3/seconde (pour référence, les chutes du Niagara ont un débit de 1,800 m3/s environ), soit 18,000 litre d’eau par seconde, contre 4 à 6,000 habituellement. Imaginez les chutes en pareille situation: les photos parlent d’elles-mêmes.
Commençons par notre expédition dans le parc national de Puerto Iguazu, en Argentine.
Nous crapahutons, tout d’abord munies de nos sexy panchos de pluie, sur les sentiers et passerelles déjà bien bondées du site, au coeur d’une végétation luxuriante. Le « sentier inférieur », tout d’abord, nous entraine au contact des cascades: les chutes nous encerclent et nous dominent de toute leur hauteur, des milliers de litres d’eau brune s’écrasent bruyamment devant nous, formant d’épaisses brumes d’eau.
Nous continuons notre route vers le « sentier supérieur » qui nous mène au dessus des cascades. Le soleil a repris sa place, haut dans le ciel, baignant le site d’une lumière chaude.
L’eau est belle et bien brune, et ce, à cause de la déforestation. Il y a 40 ans de cela, l’eau était transparente. Un signal d’alarme qui n’ont en tout cas pas alarmé plus que ça les autorités des 2 pays, qui ont entre autres autorisé la construction de 2 hôtels 5 étoiles (dont un Sheraton) à l’intérieur même des parcs nationaux…
Après une pause déjeuner et quelques parties de rami avec Gina, je pars pour une expédition bateau qui m’emmènera, avec une vingtaine d’autres touristes, pour une virée au coeur de la partie argentine des Gorges du Diable. Pancho, sacs étanches et tongs sont de mise pour cette demi-heure de sensations fortes, menée par un capitaine au taquet! Nous partons dans un dinghy sur l’eau brune et agitée du fleuve Iguazu et nous retrouvons, 6 kilometres plus tard, face à un rideau de cascades impressionnantes. C’est là que le capitaine met le turbo: nous voguons et comme volons sur l’eau à présent bouillonnante du fleuve, pour faire un tête-à-queue à quelques mètres seulement du point de contact des chutes, là où des tonnes d’eau viennent s’écraser juste devant nos yeux avec une force surprenante! Nous sommes liquéfiés, mais en pleine forme, tout le monde applaudit, appareils photos et caméras waterproof au poing, acclamant le capitaine, grisé par ses nouveaux fans, et en redemande encore! C’est donc reparti pour 2 autres sessions d’adrénaline mouillées.
Entre-temps, un magnifique arc en ciel s’est formé, se perdant dans les cascade de la gorge dans une lumière éthérée. Les cris d’excitations sont bientôt remplacés par un silence entendu, tel un recueillement devant cette vue de toute beauté.
La suite, au Brésil…