Samba-1

« Sensuaaaaaaal, sensuaaaaal!! » s’écrie Jacqueline, notre magnifique et très douée prof de samba. A se remémorer les splendides créatures toutes en plumes se trémoussant sur les chars du célèbre Carnaval, ça semble évident… et pourtant, pieds nus, vêtues de nos leggins et débardeurs, notre bouteille d’eau et verre de capirinha à portée de main, nous ne pensions pas autant souffrir (utilisons les mots justes) durant cette première heure d’initiation à la fameuse danse brésilienne. Nous avons pourtant rempilé pour un autre cours particulier le lendemain, courbatures en plus!
Danse très complète, et complexe, la Samba No Pe (celle qui se danse seule) requiert une participation active de tous les membres de notre petit corps: tout commence dans les pieds, avec des séries d’enchainement qui sont relativement faciles à mémoriser; les difficultés commencent lorsque vous y ajouter les bras et les mains, qu’il nous faut bouger telles de jolies vagues (de vraies vagues, pas des vagues molles) au niveau de notre poitrine; ajoutons les épaules, la tête (avec effet chevelure de lionne si possible), les hanches, qu’il convient de tourner de manière circulaire, ou de droite à gauche, ou de devant en arrière, ou tout ensemble, le plus vite possible, tout en descendant sur ses jambes le plus bas possible, et enfin, la poitrine, mouvements circulaires itou et/ou ponctué d’à-coups lacifs. Le tout, en rythme (il ne faut pas oublier la musique, très rapide), avec le sourire et… « sensuaaaaaal!! ».
Un épisode mémorable pour Gina et moi qui ne nous sommes jamais senties aussi raides, car à nous concentrer sur les mouvements de chacune des parties sollicitées de notre corps, nous en oublions les fondamentaux; nous repensons à tous ces brésiliens et brésiliennes de la veille à Pelhourino, en rythme, et regrettons à cet instant de ne pas être nées dans le même pays, génétiquement programmées pour la samba; Gina, pleurant de rire, me compare à une danseuse… égyptienne, il semble bien que je me sois trompée de continent!
Sans compter que la divine Jaqueline ne nous fait pas de cadeaux: elle nous pousse à bout, n’acceptant que le meilleur, ne nous laisse pas une seconde entre les enchainements (à part pour siroter un peu de capirinha, préparée par ses soins) et n’hésite pas à manier du bâton pour nous rappeler les zones de notre corps que nous ne bougeons pas assez.  Et quand elle decide de nous faire une démonstration, les hanches moulées dans un tutu blanc, ses guêtres noirs assortis à son juste-au-corps et ses cheveux noirs bouclés courant sur ses épaules, nous restons sans voix; 20 ans de pratique tout de même, n’est pas sambiste qui veut!
Extenuées mais energisées par le cockail explosif samba + capirinha, sentant nos courbatures se développer à grands pas (courbatures que même mes nombreux treks n’ont pas égalé!), nous nous promettons pourtant de ne pas en rester là…

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